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- Pierre SIRE, est le premier du nom (1) en Amérique du Nord, arrive en Acadie vers 1668 et il s'établit à Port-Royale, le seul véritable établissement de l'époque dans cette partie du nouveau monde.
Originaire de France ou il est né vers 1644 (2), il pratique le métier d'armurier au service d'une population de quelque 320 personnes. Moins de deux ans après arrivée, il épouse Marie BOURGEOIS, fille de Jacques Bourgeois et de Jeanne Trahan, née a Port-Royale en 1653. Elle est donc la cadette de neuf ans.
Par ce mariage, il s'allie a l'une des familles les plus prestigieuses de Port-Royale après celle du seigneur Le Borgne de Belle-Isle. Amené de France par d'Aulnay en 1640, Jacques dit Jacob Bourgeois arrive avec sa femme, Jeanne Trahan, et il pratique en Acadie sa profession de 'chirurgien royal'. Il s'occupe aussi de commerce avec les Indiens, laissent entendre des documents d'époque, en plus de diriger une entreprise de cabotage dans la Baie Française (Baie de Fundy) et sur la cote Atlantique. Intéressé à l'agriculture, il fondera enfin un nouvel établissement qui deviendra plus tard, Beaubassin.
Pour en revenir a la famille de Pierre SIRE et de Marie BOURGEOIS, elle s'enrichit dès la fin de l'été 1671 par la naissance d'un premier enfant auquel on donnera le prénon de Jean.
Quelque mois plus tard, un recensement (3) dressé par les soins de Monsieur de Grandfontaine et daté du 8 novembre 1671, décrit comme suit, la famille de l'ancètre:
Pierre Sire, 27 ans, armurier;
Marie Bourgeois, sa femme, 18 ans,
originaire de l'Acadie;
Jehan, leur garçon, trois mois;
Proprietés: onze pièces de bestiaux a cornes,
six brebis; point de terre en labour.
Malgré l'insignifiance relative de ses biens, l'aieul compte alors parmi les privilégiés de la colonie.
Puis le jeune ménage décide de suivre Jacques Bourgeois qui entreprend de développer 'la colonie Bourgeois'. Appelée à prendre de l'envergure, celle-ci deviendra plus tard la nouvelle paroisse de Beaubassin. Le nouvel établissement se situe tout au fond de la Baie Française, a peu de distance de l'actuelle frontière séparant le Nouveau-Brunswick de la Nouvelle-Écosse.
Les premières habitations se dressent sur une élévation longeant la rive sud de la petite rivière Missagoueche. Les indiens de la région désignent l'endroit sous le nom de Chihnectou (4). Très tôt, la nouvelle colonies enrichit d'un moulin a farine et d'une scierie dont l'outillage usagé provient de Boston et a été déménagé en pièces détachées.
En 1676, la première famille CYR du continent accueille un deuxième fils qui répondra au prénom de Pierre, comme son père. Cette naissance-la n'est pas enregistrée a Port Royale, comme la précédente, mais a Beaubassin. Trois ans plus tard, on voit naître un troisième fils prénommé Guillaume.
Pierre Sire ne va pas survivre longtemps a la création de Beaubassin. Il se peut d'ailleurs que Guillaume soit un fils posthume. En effet, Pierre meurt très vraisemblement vers 1679, a peu près au moment de la naissance de Guillaume.
Pas de trace du décès aux registres d'état civil. On sait cependant qu'il se situe quelque part entre la conception de Guillaume et le remariage de sa veuve, le 9 juin 1680. Elle épouse Germain Girouard (Girouer, à l'époque), fils de Francois Girouard et de Jeanne Aucoin. Bien sur, Marie garde avec elle les trois enfants qu'elle a eus de son premier mariage. Elle en aura au moins deux autres de son deuxième mari: Germain junior, né en 1681, et Agnès en 1685.
Selons les données d'un recensement dressé en 1686 (5), Beaubassin compte alors 129 habitants répartis en 16 ménages à l'exclusion de celui du seigneur Michel Leneuf de la Vallière. Ce n'est pas encore la grande ville!
Veuve de nouveau en 1693, Marie Bourgeois finira ses jours hébergée par son fils cadet du premier mariage, Guillaume. Un nouveau recensement dressé en 1714 inscrit en effet, le nom de la veuve avec la famille de ce dernier.
Marie Bourgeois meurt finalement a Beaubassin le 2 mars 1741. Ce qui lui donne l'âge respectable de 88 ans. Je ne sais pas si c'est elle qui donne le ton mais, comme on pourra le constater par le tableau généalogique qui occupe la plus grande par
ti de cette ouvrage, il se trouve que très souvent on meurt vieux dans la famille.
On ne sait surtout pas de quelle région ni de quelle province de France il était originaire. Encore moins de quelle paroisse en particulier. Certains, tels l'abbé Leon Auger, en font un fils de Fontenay-le-Compte. D'autres le font naître a Saint-Germain-de-Bourgueuil. Il s'en trouve même pour en faire le descendants d'un émigrant russe établi en Bretagne! Ni les uns ni les autres n'ont jamais réussi dépendant a produire la moindre preuve a l'appui de leurs affirmations. Or, tant que je n'aurai pas un bout de papier en main, certificat de naissance, contract d'engagement ou quoi que ce soit, je préfère dire que je ne sais pas.
Il y a une autre petite chose que l'on sait: l'ancêtre Pierre savait écrire. Et contrairement a ce qu'on avait cru jusqu'ici, il ne signait pas SIRE, une déformation due aux auteurs des recensements et aux curés. Il signait avec deux "R", soit "Sirre" dans le patronyme.
Le seul document qu'on ait trouvé portant sa signature est une espèce de procès-verbal de l'assemblée des habitants de Port-Royale tenue de dix-huit juin mille six cent soixante-dix (1670). La rencontre portait sur la construction d'une église paroissiale, sur l'adoption d'un standard de poids et mesures et sur la protection des propriétés privées contre les dommages causés par les bestiaux.
On y relève les noms de trente-cinq personnes, dont six seulement ont su signer. On ne parle pas ici de n'importe quelle signature. Pour montrer qu'on savait écrire, il fallait y aller de fions et fioritures. Ce qui explique la curieuse initiale "P" du prénom de l'ancêtre.
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