Notes |
- Au nombre des fugitifs de 1755 était un jeune homme âgé de dix-huit ans nommé Etienne Hébert, enlevé de la paroisse de Grand-Pré. Il habitait le vallon du Petit-Ruisseau, dans la concession dite des Hébert. Séparé de ses frères, qui avaient été jetés, l'un dans le Massachusetts, l'autre dans le Maryland, et le troisième dans un autre endroit, tandis que lui-même, débarqué à Philadelphie, avait été mis au service d'un officier de l'armée. Il n'eut pas de repos tant qu'il n'eût point rejoint ses frères, qu'il croyait rendus au Canada.
Frustré dans ses espérances, à son arrivée, mais non découragé, il se fit concéder des terres dans la seigneurie de Bécancour, et repartit, en hiver, monté sur des raquettes. Après bien des recherches, il eut la joie de les ramener tous les trois: l'un était à Worcester, l'autre à Baltimore et le troisième dans un village dont le nom a été oublié. Les quatre frères s'établirent, voisins les uns des autres, à Saint-Grégoire, où ils ne tardèrent pas à prospérer.
Un jour, Étienne Hébert apprit qu'une de ses voisines de Grand-Pré, du nom de Josephte Babin, (qu'il avait déjà eu l'intention d'épouser) avait été emmenée à Québec, où elle vivait avec une de ses soeurs (probablement notre aïeule Magdeleine Babin), sous la protection d'exilés comme elle. Malgré une longue séparation, elle ne l'avait pas oublié et n'avait jamais perdu l'espérance de le revoir. Ils se revirent en effet. Étienne Hébert, de son côté, lui était resté fidèle. Ils pleurèrent longtemps au souvenir de Grand-Pré, au souvenir de tant de parents et d'amis morts ou disparus. Peu de jours après, ils étaient unis pour ne plus se séparer.
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