Ayant échappé à la cruelle et vaste déportation des Acadiens de 1755, Cécile Boudreau, son mari et ses enfants rejoignirent quelque 200 familles dispersées dans les bois bordant les rivières Memramcook, Shepody et Petitcodiac. Heureusement, ils purent compter sur l'aide du missionnaire François Le Guerne et de Charles Deschamps de Boishébert, capitaine des troupes régulières de la colonie. Les deux hommes travaillèrent ensemble pour assurer la survie des Acadiens, subvenir à leurs besoins et organiser leur résistance aux Britanniques.
Prévoyant la deuxième phase de l'expulsion, qui s'effectuerait en 1758, plusieurs familles, dont celle de Cécile Boudreau, remontèrent la côte vers Miramichi (Cap Éspoire) en 1757. Épuisées, elles souffraient d'épidémies et de famine causées par de mauvaises récoltes. Plusieurs d'entre elles se résignèrent alors à suivre les troupes de Boishébert, rappelées à Québec pour l'hiver 1757-1758.
La situation à Québec ne semblait guère plus réjouissante. Il y avait pénurie de vivres et une grave famine. Les Acadiens devaient se contenter de morue et de viande avariée. Selon plusieurs témoignages, ces mauvaises conditions de vie causèrent plusieurs décès. Le 9 juin 1758, Cécile Boudreau dut enterrer son mari, victime de l'épidémie de variole qui sévissait alors. Un mois plus tôt, elle avait inhumé son fils Jean, âgé d'à peine huit ans, et quatre jours après l'inhumation de son mari, elle enterrait une de ses filles.
En 1758, un grand nombre d'acadienm se rend à Saint-Grégoire (Bécancour); d’autres, dont la famille de Cécile Boudreau, ont choisi Nicolet Quebec. |