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- Jacqueline de Montbel, comtesse d'Entremont et de Nottage, héritière de la branche, Est né en 1541; Elle s'est mariée en 1561, Claude de Batarnay, comte de Boushage, Baron d'Anthon, tué dans la bataille de Saint-Denis en 1567, ne laissant aucune postérité.
Jacqueline se maria alors avec Gaspard, deuxièmement, comte de Coligny, seigneur de Chatillon, amiral
De France, le 25 mars 1571. Quatre mois après le décès de son mari, Jacqueline à donné naissance à une fille, Béatrix de Coligny. Jacqueline est décédée en 1599 (éd.
1600).
- Histoire:
Jacqueline de Montbel d'Entremont, est veuve de l'amiral Gaspard de Coligny, assassiné le jour de la Saint-Barthélémy, le 24 août 1572 : elle sera désormais connue sous le nom de Madame l'Amirale de Coligny. Enceinte de quatre mois, elle réside au château de Châtillon, entourée de ses beaux-enfants, nés du premier mariage de l'amiral. Redoutant l'intrusion des assassins de son mari, elle envoie en Suisse, sous bonne escorte, François et Odet de Coligny, âgés de 15 et 12 ans. Là, ils seront placés sous la protection des huguenots de Berne. Le lendemain, les cavaliers du roi se présentent et arrêtent le petit Charles de Coligny, âgé de huit ans, que Jacqueline avait jugé trop jeune pour accompagner ses frères dans leur chevauchée. Il sera élevé dans l'entourage de la cour royale. Les domestiques du château de Châtillon sont mis en prison et Jacqueline, assistée de sa belle-fille, Louise de Téligny et de deux servantes, doit attendre le verdict du roi et de Catherine de Médicis : ce sera l'expulsion du royaume de France. Une escorte de vingt-cinq cavaliers accompagne madame l'Amirale de Coligny, et sa belle-fille Louise, à la mi-septembre 1572, jusqu'au château de Saint-André de Briord, où l'attend sa mère, Béatrice Pacheco, veuve du comte Sébastien de Montbel d'Entremont. Jacqueline se retrouve donc en Bugey, territoire savoyard placé sous la souveraineté du duc Emmanuel-Philibert de Savoie.
Le 21 décembre 1572, Jacqueline donne le jour à une petite fille que l'on nomme Béatrice, en hommage à sa grand-mère. L'une des conditions du retour de madame l'amirale de Coligny en Savoie, était non seulement sa conversion au catholicisme, mais encore le baptême catholique de son enfant. Le baptême est célébré sans festivité, presque en secret, dans l'église paroissiale de Saint André-de-Briord, en présence de sa grand-mère et de quelques serviteurs. On ne tint aucun compte du souhait de Coligny qui avait désigné pour parrain, son ami, Frédéric III, comte de Palatin, qui en Rhénanie ignorait la naissance de la petite-fille.
À peine remise de ses couches, madame l'amirale de Coligny confie sa fille Béatrice à une nourrice, sous la surveillance de sa grand-mère Pacheco: Louis Milliet, président du Sénat de Savoie, réussit à persuader le duc de ne pas envoyer l'enfant à la cour de Turin, comme il en avait l'intention17. Mais Jacqueline se livre à tous les excès que redoutaient les conseillers du duc de Savoie : elle refuse ouvertement d'abjurer la religion réformée, se met en relation épistolaire avec les protestants de Bâle, reçoit les émissaires de Genève et, dès le 15 janvier 1573, mandate le polémiste François Hotman afin qu'il publie une biographie à la gloire de feu l'amiral de Coligny.
Devant le risque de voir les fiefs frontaliers des Montbel tomber entre les mains des hérétiques étrangers à la Savoie, en cas de projet de remariage de la veuve de Coligny, le duc de Savoie lui propose de venir clarifier sa situation à Turin. Jacqueline est séduite par cette proposition, car elle a gardé un appui appréciable à la cour de Turin :Marguerite de France, duchesse de Savoie, dont elle fut demoiselle d'honneur autrefois à la cour du Louvre. La duchesse de Savoie conserve d'excellentes relations avec les familles protestantes et les aide secrètement de ses subsides.
Parvenue le 22 février 1573 avec son escorte savoyarde au col du Mont-Cenis, madame l'amirale de Coligny a la surprise d'apprendre que le duc l'attend à Nice où il est en déplacement. Elle est alors contrainte de le rejoindre à Nice, sous la garde de douze archers piémontais commandés par le niçois André Provana de Leyni. Jacqueline est emprisonnée dans la forteresse de Nice dès son arrivée, le 8 mars 1573, après un périple en mer. La séquestration de madame l'amirale de Coligny provoqua un mouvement d'indignation générale, l'envoi de nombreux ambassadeurs et émissaires mandatés par les calvinistes ou par sa mère, Béatrix Pacheco: Rien n'y fit18. Le duc restait intraitable et attendait une rétractation et un engagement en bonne et due forme de la part de cette rebelle obstinée !
Après de nombreuses manœuvres et un aller-retour jusqu'à la cour de Turin, Jacqueline avait systématiquement refusé d'abjurer dans les formes imposées par le duc et la hiérarchie catholique. Un événement nouveau vient modifier son attitude : La duchesse de Savoie, conciliatrice et médiatrice très estimée de Jacqueline, est morte à Turin le 15 septembre 1574. Elle ne laissera que des regrets à ses sujets. Ne pouvant plus compter sur son aide, madame l'amirale de Coligny va enfin abjurer la foi calviniste le 7 avril 1575 entre les mains de l'évêque de Nice, François de Lambert. Puis, elle signe le traité de Nice du 1er mai 1575 qui va la rendre à une liberté surveillée après deux ans et trois mois de réclusion.
De 1575 à 1594, Jacqueline, redevenue officiellement comtesse de Montbel d'Entremont, va renouer avec la vie de la cour de Turin. Elle participe à tous ses fastes et à ses intrigues multiples et elle met au monde en grand secret, en février 1578, une fille naturelle, qu'elle baptise sous le prénom de Marguerite, par fidélité au souvenir de la duchesse de Savoie. Cette naissance restera d'autant plus secrète qu'il s'agit du fruit de sa liaison coupable avec le duc Emmanuel-Philibert de Savoie. L'enfant est adopté par une sœur d'André Provana de Leyni, Cassandre, comtesse de None. Le secret est si bien gardé que seuls les historiens du xixe siècle découvriront la vérité20.
Le temps passe : le duc Emmanuel-Philibert de Savoie meurt le 30 août 1580. Son fils, Charles-Emmanuel Ier de Savoie lui succède à l'âge de 18 ans et multiplie les maladresses vis-à-vis de ses voisins français et genevois. Les intrigues vont continuer à se développer à la cour de Turin. La comtesse d'Entremont est fortement soupçonnée d'entretenir des relations secrètes avec Henri IV, depuis l'abjuration et le sacre du roi de France à Chartres le 27 février 1594. Mise en accusation de sorcellerie, défendue par le cardinal d'Ossat, elle est emprisonnée dans la forteresse de Moncalieri à Turin. Elle est ensuite lavée du soupçon de sorcellerie, mais accusée de trahison. Le 17 avril 1598, le duc la fait transférer en prison à Ivrée.
Malgré les interventions du roi Henri IV en sa faveur, Jacqueline d'Entremont restera en prison jusqu'au 17 décembre 1599, date de sa mort, à l'âge de 58 ans. Suivant les mots du cardinal d'Ossat, il semble qu'elle ait accepté les sacrements de l'église catholique. On ignore le lieu de sa sépulture. Il aurait suffi qu'elle vive treize mois de plus pour devenir vassale du roi de France : par le traité de Lyon du 17 janvier 1601, le duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie cédait définitivement au roi Henri IV la Bresse, le Bugey le Valromey et le pays de Gex.
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